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Le blog écolo : penser loin, agir vite
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12 septembre 2006

Lutte contre l’effet de serre et développement

Produire du pétrole libère, en surface, du gaz dissout. Le brûlage, ou torchage, de ce gaz « non désiré » dans les zones d’exploitation pétrolières, fait partir chaque année en fumée 150 milliard de m3 de gaz naturel. Ce qui correspond au quart de la consommation annuelle aux Etats-Unis, à 30 % de la consommation annuel de l’U.E à 75 % des exportations de gaz de la Russie. Or, ce gaz récupéré permettrait de faire baisser de 13 % le montant des émissions de dioxyde de carbone, responsable de l’effet de serre.

Le gaz torché en Afrique représente que 40 milliards de m3 par an. Retraité par des centrales modernes et efficaces, il permettrait de doubler la production électrique de l'Afrique subsaharienne (à l'exclusion de l'Afrique du Sud).

Pourquoi ce gâchis depuis tant d'années? Le manque d’infrastructures (compresseurs et gazoducs) le défaut de marchés pour la vente du gaz produit dans des régions reculées, un défaut de réglementation -les contrats pétroliers stipulent souvent que les pétroliers ne sont pas propriétaires du gaz qui appartient à l’Etat hôte,  ce qui les amène à considérer que le gaz a une valeur économique négative-.

Aujourd’hui, le Protocole de Kyoto et le financement du carbone permettent de rendre ces projets économiques viables, autant que nécessaires, dans la lutte contre l’effet de serre.

Depuis quatre ans, sous l’impulsion de la Banque Mondiale, les gouvernements des pays producteurs, les institutions financières, les compagnies pétrolières et le secrétariat de l’OPEC ont constitué un partenariat   - GGFR -  Global Gaz Flaring Reduction Partnership : partenariat public-privé créé pour la réduction des volumes de gaz torché ou rejeté dans l’atmosphère afin d’aider les gouvernements des pays producteurs et les compagnies pétrolières à réduire la quantité de gaz «torché » chaque année et à le récupérer.

Ce partenariat GGFR qui contrôle aujourd’hui plus de la moitié des site de torchage du monde vise à créer un cadre facilitant la mise en place des investissements.  Il ne dispose pas de fonds mais par ses actions et conseils aide à convaincre les compagnies privées qui acceptent de faire les investissements pour créer les infrastructures nécessaires pour leurs vieux champs. En revanche pour tous les projets nouveaux, Total, par exemple, impose la règle du « zero continuous flaring » dès l’étude de développement .

Dans 17 projets dans les pays partenaires, le GGFR favorise l’engagement des actionnaires des différentes parties, de façon à rendre les projets de récupération de gaz viables et de donner  accès au crédit carbone.

La récupération du gaz pour produire de l’énergie dans les pays pauvres producteurs tels que l’Angola, le Nigéria, l’Afganistan, pourrait être associée à des projets industriels écologiques -tels que le site de Kalunbord au Danemark- et concourir à des projets à la fois bénéfiques pour le développement et la protection de la planète.

Danièle Rouillac.

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